À Dinatiponi, Moiri vécut caché à l'insu de ses voisins Banadobètiba appelés aussi Banatipomba(habitants de Dinatiponi). Il revendiqua même le droit de propriétaire terrien. C'est ainsi qu'un jour, la femme de Moiri alla chez un voisin chercher du feu et celui-ci s'étonna de la voir. En effet, il se croyait seul dans la zone ; par curiosité, il accompagna la femme jusqu'à chez elle pour connaître sa maison. Il vit son mari et s'étonna de sa présence dans la localité. Celui-ci lui fit savoir qu'il s'y est installé depuis des lustres. Le voisin ne le crut pas mais pour le confondre, Moiri l'amena au cimetière familial où il y avait de nombreuses tombes d'enfants. Il y en avait de vielles comme de nouvelles. A la vue de celles-ci, le voisin reconnut effectivement que Moiri est le premier occupant de Dinatiponi. C'est depuis ce moment qu'il prit le nom de Onatiponho, c'est-à-dire habitant de Dinatiponi et tous les habitants de cette localité sont appelés Banatipomba. Moiri était aimé, admiré, et considéré par tous les voisins. Lorsqu'il préparait la bière locale ou tchoukoutou, on lui donnait toute une gourde pleine de cette boisson légère « Banadaa » réservée souvent aux personnalités et aux sages. Moiri, grand chasseur, mais aussi éleveur avait un grand troupeau de bœufs. Un jour, il alla à la recherche de ce troupeau vers Ditchotchoni situé plus à l'Ouest de sa maison quand il découvrit les Bakontchiemba (habitants de Korontière) enfermés dans un tata qui serait tombé du ciel à en croire la tradition orale ; il vit un écureuil sortir de ce tata et il sentit la présence humaine. Il ouvrit largement le trou et libéra les occupants de cette maison. Il emporta sans qu'ils ne s'en rendent compte 3 objets sacrés : 2 pierres « yatanra » et un produit de traitement de morsure de serpent appelé « dikanni ». L'une de ces pierres sacrées se trouve aujourd'hui chez Obara à Dikonhein et la seconde à Kouya. Quant à dikanni, il le donna à son ami Odawando. MOIRI eut deux garçons Dakpinka et Yadona. C'étaient de grands chasseurs et travailleurs. Mais, Yadano fut atteint de variole (Koutenkou) et ne pouvait plus travailler pour se nourrir, il dut voler du sorgho de Odawando et celui-ci voulant lui régler ses comptes eut recours à un Okpintendo, son neuveu, un enfant de sa sœur qui envoya contre Yadona une lance empoisonnée ; celui-ci qui était couché sur le dos avec un enfant sur son ventre, avalait la lance et il restait un bout. Il dit à sa femme de ne pas pleurer sinon, il mourrait mais elle ne put retenir ses larmes et il rendit l'âme. Il fut enterré à Kounfé au Sud de Korontière. Sa tombe « Dinabossinni » est encore visible. C'est depuis ce moment qu'il est interdit aux Banatipomba de se coucher sur le dos et d'avoir un enfant sur le ventre surtout les soirs. Dakpinka pour se venger du meurtre de son frère Yadona éliminait tous les garçons qui naissaient de Odawando car c'est lui qui s'occupait des cérémonies de ses enfants. Il ne laissait en vie que des filles. C'est pourquoi Badawamba(pluriel de Odawando) seraient peu nombreux. Après la mort de Dakpinka, son voisin Odakpado le remplaça pour faire les cérémonies aux enfants des Badawamba qui eurent enfin des garçons. Quant à l'assassin de Yadona et les siens « Bakpintemba », pris de peur, ils s'enfuirent vers Manta. Un des fils de Dakpinka, nommé Moutchara noua d'amitié avec un Ossapodo appelé N'doni. Celui-ci faisait une partie de chasse et découvrit le village Kouya inhabité. En effet, on raconte que les « Bayaba » (habitants de Kouya) avaient déserté les lieux pour aller s'installer à Manta à la suite de la mort de tous les jeunes dans un couvent d'initiation appelé « Dipiéri ». On les aurait égorgés et ils devaient ressusciter après 3 jours ; mais hélas! Des jours et des semaines passaient, et le miracle n'eut pas lieu. C'était horrible de voir des corps de ces jeunes en putréfaction et les Bayaba ne purent supporter cette tragédie en continuant d'habiter Kouya. Ils partirent et laissèrent tous leurs sanctuaires. Le couvent de dipiéri qui avait abrité les jeunes fêtants est aujourd'hui en ruine. Il est connu sous le nom de « Diyopotri ».