MOIRI est le plus célèbre des ancêtres des Banatipomba qui a eu beaucoup de mésaventures : poursuites et captivité mais il a réussi toujours à s'échapper.
Un jour, MOIRI accueillit un étranger qui avait pour nom TCHONFA KOUAKOU ou NAKOUOTA appartenant au clan OSSANTO de l'ethnie Otammari des régions de Natitingou. Ce dernier portait un pilon dont il ne se séparait guère. Il finit par le planter et en fit un autel qui existe toujours à Dikonhein. TCHONFA KOUAKOU eut des filles et des garçons dont Sori. Une des sœurs de celui-ci se maria et il reçut de ses beaux parents une partie de la dot, une offrande de chèvre « Tayinibouata ». Il donna un peu de viande à Moiri qui refusa car selon lui, le partage était inéquitable. Il insista, mais Moiri refusa toujours. Sori porta des coups à Moiri et celui-ci répliqua. Moiri lui porta un coup fatal et dut s'enfuir vers Dipoko où il établit une hutte à Mpinkou Tabouta. Il se lia d'amitié avec un certain DAYATI, un habitant de Dipoko. Il tomba amoureux de la femme de celui-ci qui tomba enceinte de lui et mit au monde un garçon. DAYATI ignorait tout et continuait d'avoir de bons rapports d'amitié avec lui. Il l'invitait souvent à boire du tchoukoutou quand il en préparait. Un jour, un autre amoureux de la même femme, par jalousie parce que celle-ci avait refusé ses avances, dénonça MOIRI auprès du mari cocu. Furieux et voulant éliminer MOIRI, DAYATI s'arma d'arc et de carquois plein de flèches ; il alla vers la cabane de celui-ci et le surprit assis et adossé à un pieux de cette cabane; il tira successivement 3 flèches sur la poitrine de MOIRI et à son grand étonnement elles n'atteignirent comme cible que le pieux de la cabane contre lequel celui-ci était adossé, les jambes croisées. Selon la tradition, MOIRI s'était transformé en filet qui fut traversé facilement par les flèches. Il s'enfuit de nouveau et emporta l'enfant qu'il eut avec la femme de Dayati. Il tuera plus tard ce garçon « voyant » qu'il trouvait suspect car chaque fois, il devait éviter des pièges qu'il tendait pour l'éliminer. Certaines versions disent qu'il a éliminé plutôt l'enfant avant de s'en fuir. Après avoir surmonté de nombreux obstacles, il arriva à Kounadokou, puis à Koumatié, village actuel de l'arrondissement central de Boukombé. Il fut bien accueilli, se maria et eut comme fille N'sankou qui fit dikountri (cérémonie d'initiation) à Koumatié. Par la suite, il alla à Dinatiponi et s'établit près d'une montagne à l'Ouest de Nadoba au Togo située à une dizaine de kilomètres environ de Boukombé.